Mercredi 26 juillet 2006 à 14:47

Il était l'heure de rentrer. Le soleil finissait déjà sa course vers la mer et il disparaissait peu à peu derrière la ligne qui séparait l'eau du ciel. Elle était immobile. Seuls ces cheveux longs qui s'étaient échappés de son chignon sévère s'agitaient doucement au gré des bourrasques du vent. Elle fixait l'horizon , comme si elle trouverait la bas la réponse aux questions qui la poussent chaque jour à venir se réfugier dans le silence de cette plage qui a marquée son adolescence. Une larme roula sur sa joue. Elle s'était pourtant promis de ne pas pleurer cette fois. Mais c'était plus fort qu'elle. Chaque soir, ce paysage qui évoquait pour elle la plus grande des libertés lui rappelait a chaque instant à quel point elle était prisonnière. Elle n'avait pas de montre et pourtant elle savait déjà qu'elle était en retard. Elle savait que les cris allaient bientôt remplir sa tête et ne plus la quitter jusqu'au lendemain soir où elle pourrait à nouveau pleurer, crier et oublier un peu sa haine envers ce monde qui la retient , entre ces murs qui ne cessent de se resserrer et qui finiront par l'étouffer. Une nouvelle larme roula sur sa joue. Elle plissa les yeux pour la retenir sans y parvenir. Déjà une seconde goutte perlait à son œil . Elle se rendit à l'évidence , elle pleurait pour de bon. Alors elle cessa de retenir ses larmes et se laissa aller à sa peine. Elle bascula en arrière et frémit au contact du sable froid sur ses bras nus. Elle appuya sa joue contre le sable fin. Elle ferma les yeux et, comme chaque soir , elle forma dans sa tête le monde qui était le sien. Celui ou il n'y avait ni aiguille pour vous piquer , ni murs pour vous enfermer, ni personnes qui contrôlent chacun de vos mouvements. Dans son monde à elle, elle passait ses journées ou bon lui semblait, à faire ce qu'elle voulait mais surtout elle était libre. Puis, dans sa tête, son image surgit brusquement. Ses cheveux en bataille, ses yeux clairs qui changeaient avec le temps, verts quand le soleil brillait et gris lorsque les nuages évinçaient le soleil.. Elle sourit. Puis elle vit ses bras où elle aimait tant se blottir, la courbe de son dos qu'elle avait tant épier en secret avant qu'il ne se retourne. Ce jour fut le plus beau de sa vie. Depuis, ils ne s'étaient plus quittés, jusqu'à ce que...Le sourire abandonna son visage. Mais dans son monde, seul le bonheur était admis alors elle chassa de ses pensées ces horribles souvenirs. Le ciel imaginaire s'éclaira à nouveau. Alors, elle se vit sur cette même plage où elle était allongée, les yeux clos. Mais elle n'était plus seule. Il se tenait derrière elle, la serrant contre son cœur de peur qu'elle ne lui échappe à nouveau. Là , ils étaient heureux. Ils n'avaient aucune peur de l'avenir puisqu'ils savaient qu'il le passerait ensemble. De là, peu importait le reste. Mais c'est ici que s'arrêtait le rêve. Il en était de même chaque soir , chaque soir la même fin. Des rires , puis des lumières qui tournent, des cris parmi les bruits de la nuit puis...plus rien. En effet , c'est a cet instant que sa vie s'était arrêter, à cet instant que son cœur avait cesser de battre. Il s'était éteint en même temps que celui pour lequel elle vivait.
Elle n'avait toujours pas bougé. Elle savait que lutter ne servait à rien. Les images revenaient éternellement, toujours les mêmes, celles qui avaient marquées à jamais sa mémoire et qui l'avaient condamné à errer des jours entiers dans ce couloir dont elle ne voyait jamais la fin. Elles laissait donc ses souvenirs occuper son esprit.
Elle vit le blanc de la chambre d'hôpital, elle ressentit encore une fois la douleur de l'époque. Mais cette douleur n'était en rien physique. La vie lui avait arraché la moitié de son cœur. Elle revit le mouvement régulier du trait lumineux sur cette horrible machine dont elle n'avait jamais voulu retenir le nom. Le trait montait, descendait. Elle ne voulait plus vivre. Mais dans le monde réel , elle ne pouvait décider de sa mort. Elle était condamné a vivre. Vivre sans raison est bien pire que mourir. Puis le décor de ses souvenirs changea. Le blanc vira au noir. Le noir des robes et des costumes, le noir du temps qui caractérise chaque enterrement. Mais cet enterrement auquel elle avait assisté était bel et bien le sien. Un peu a la manière dont elle restait immobile sur cette plage, elle restait immobile devant ce bloc de pierre, tout ce qui restait de son premier et de son dernier amour, puisque son cœur avait cesser d'aimer, à jamais.
Elle ne revint jamais au cimetière. Elle ne voulait pas avoir de lui cette image d'une chose figée dans la terre, ici pour l 'éternité. Elle voulait au contraire garder la vie en elle, garder de lui l'amour, la liberté et l'espoir qu'ils avaient quand ils s 'aimaient d'un amour sincère incompris des autres sans doute jaloux. Mais elle sentait que la vie s'échappait de son corps. En fait , ce n'était pas son corps que la vie avait déserté mais son âme. Elle continuait désespérément de poursuivre cette paix invisible qui, chaque jour courait un peu plus vite, la distançait un peu plus.
Le décor changea à nouveau. Le pire. L'enfermement dans cette espèce de pièce d'où elle ne pouvait sortir que une heure par jour. C'est cette heure la qui s'écoulait en ce moment même, elle la passait toujours ici.
Enfin, les images cessèrent de la hanter. La sérénité revint en elle. Elle s'assit sur le sable. Elle était sure qu'elle venait de revivre ces atroces souffrances pour la dernière fois. Elle n'y retournerait pas, jamais. Elle ne subirait plus de piqûre qui lui faisait arrêter de penser par elle même.
Elle se leva, couru aussi vite que ses jambes pouvaient la portée jusqu'à la triste grille en fer qui abritait son bien aimé. Elle s'arrêta et après un moment d'hésitation, elle poussa la porte du cimetière.
Elle se tenait debout, devant sa tombe. Elle ne pleurait plus. Elle sortit de sa poche une petite boîte qu'elle avait subtiliser à l'hôpital ou elle était prisonnière et sans une hésitation, elle en avala tout le contenu. Elle se coucha sur la pierre froide et, ferma les yeux. Enfin elle allait le rejoindre. Ce n'était pas la fin de sa vie, mais bel et bien le début , dans son monde à elle et surtout avec lui ....

Il était l'heure de rentrer. Le soleil finissait déjà sa course vers la mer et il disparaissait peu à peu derrière la ligne qui séparait l'eau du ciel. Elle était immobile. Seuls ces cheveux longs qui s'étaient échappés de son chignon sévère s'agitaient doucement au gré des bourrasques du vent. Elle fixait l'horizon , comme si elle trouverait la bas la réponse aux questions qui la poussent chaque jour à venir se réfugier dans le silence de cette plage qui a marquée son adolescence. Une larme roula sur sa joue. Elle s'était pourtant promis de ne pas pleurer cette fois. Mais c'était plus fort qu'elle. Chaque soir, ce paysage qui évoquait pour elle la plus grande des libertés lui rappelait a chaque instant à quel point elle était prisonnière. Elle n'avait pas de montre et pourtant elle savait déjà qu'elle était en retard. Elle savait que les cris allaient bientôt remplir sa tête et ne plus la quitter jusqu'au lendemain soir où elle pourrait à nouveau pleurer, crier et oublier un peu sa haine envers ce monde qui la retient , entre ces murs qui ne cessent de se resserrer et qui finiront par l'étouffer. Une nouvelle larme roula sur sa joue. Elle plissa les yeux pour la retenir sans y parvenir. Déjà une seconde goutte perlait à son œil . Elle se rendit à l'évidence , elle pleurait pour de bon. Alors elle cessa de retenir ses larmes et se laissa aller à sa peine. Elle bascula en arrière et frémit au contact du sable froid sur ses bras nus. Elle appuya sa joue contre le sable fin. Elle ferma les yeux et, comme chaque soir , elle forma dans sa tête le monde qui était le sien. Celui ou il n'y avait ni aiguille pour vous piquer , ni murs pour vous enfermer, ni personnes qui contrôlent chacun de vos mouvements. Dans son monde à elle, elle passait ses journées ou bon lui semblait, à faire ce qu'elle voulait mais surtout elle était libre. Puis, dans sa tête, son image surgit brusquement. Ses cheveux en bataille, ses yeux clairs qui changeaient avec le temps, verts quand le soleil brillait et gris lorsque les nuages évinçaient le soleil.. Elle sourit. Puis elle vit ses bras où elle aimait tant se blottir, la courbe de son dos qu'elle avait tant épier en secret avant qu'il ne se retourne. Ce jour fut le plus beau de sa vie. Depuis, ils ne s'étaient plus quittés, jusqu'à ce que...Le sourire abandonna son visage. Mais dans son monde, seul le bonheur était admis alors elle chassa de ses pensées ces horribles souvenirs. Le ciel imaginaire s'éclaira à nouveau. Alors, elle se vit sur cette même plage où elle était allongée, les yeux clos. Mais elle n'était plus seule. Il se tenait derrière elle, la serrant contre son cœur de peur qu'elle ne lui échappe à nouveau. Là , ils étaient heureux. Ils n'avaient aucune peur de l'avenir puisqu'ils savaient qu'il le passerait ensemble. De là, peu importait le reste. Mais c'est ici que s'arrêtait le rêve. Il en était de même chaque soir , chaque soir la même fin. Des rires , puis des lumières qui tournent, des cris parmi les bruits de la nuit puis...plus rien. En effet , c'est a cet instant que sa vie s'était arrêter, à cet instant que son cœur avait cesser de battre. Il s'était éteint en même temps que celui pour lequel elle vivait.
Elle n'avait toujours pas bougé. Elle savait que lutter ne servait à rien. Les images revenaient éternellement, toujours les mêmes, celles qui avaient marquées à jamais sa mémoire et qui l'avaient condamné à errer des jours entiers dans ce couloir dont elle ne voyait jamais la fin. Elles laissait donc ses souvenirs occuper son esprit.
Elle vit le blanc de la chambre d'hôpital, elle ressentit encore une fois la douleur de l'époque. Mais cette douleur n'était en rien physique. La vie lui avait arraché la moitié de son cœur. Elle revit le mouvement régulier du trait lumineux sur cette horrible machine dont elle n'avait jamais voulu retenir le nom. Le trait montait, descendait. Elle ne voulait plus vivre. Mais dans le monde réel , elle ne pouvait décider de sa mort. Elle était condamné a vivre. Vivre sans raison est bien pire que mourir. Puis le décor de ses souvenirs changea. Le blanc vira au noir. Le noir des robes et des costumes, le noir du temps qui caractérise chaque enterrement. Mais cet enterrement auquel elle avait assisté était bel et bien le sien. Un peu a la manière dont elle restait immobile sur cette plage, elle restait immobile devant ce bloc de pierre, tout ce qui restait de son premier et de son dernier amour, puisque son cœur avait cesser d'aimer, à jamais.
Elle ne revint jamais au cimetière. Elle ne voulait pas avoir de lui cette image d'une chose figée dans la terre, ici pour l 'éternité. Elle voulait au contraire garder la vie en elle, garder de lui l'amour, la liberté et l'espoir qu'ils avaient quand ils s 'aimaient d'un amour sincère incompris des autres sans doute jaloux. Mais elle sentait que la vie s'échappait de son corps. En fait , ce n'était pas son corps que la vie avait déserté mais son âme. Elle continuait désespérément de poursuivre cette paix invisible qui, chaque jour courait un peu plus vite, la distançait un peu plus.
Le décor changea à nouveau. Le pire. L'enfermement dans cette espèce de pièce d'où elle ne pouvait sortir que une heure par jour. C'est cette heure la qui s'écoulait en ce moment même, elle la passait toujours ici.
Enfin, les images cessèrent de la hanter. La sérénité revint en elle. Elle s'assit sur le sable. Elle était sure qu'elle venait de revivre ces atroces souffrances pour la dernière fois. Elle n'y retournerait pas, jamais. Elle ne subirait plus de piqûre qui lui faisait arrêter de penser par elle même.
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Publié par littlestarintheskin

ma vie

Par harriswood le Mercredi 13 juillet 2022 à 4:18
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